Sur la piste de la diversité culturelle – recherche sur le terrain dans les communautés catholiques en Suisse

30. Jan. 2025

La diversité culturelle fait partie de l’ADN de l’Église catholique. Au cours des dernières décennies, elle est devenue de plus en plus une normalité sur le terrain. Mais comment les défis y sont-ils relevés ? Comment les communautés de migrants et les paroisses cohabitent-elles ?

C’est à cette question que se consacre le projet de recherche « Ensemble : genèse, pratiques et processus des communautés catholiques multiculturelles ». Cette étude qualitative, financée par le Fonds national suisse, examine des lieux et des communautés catholiques en Suisse romande et en Suisse alémanique.

 

 

Deux doctorantes de l’Institut suisse de sociologie pastorale (SPI) racontent leurs expériences.

Ils racontent ici eux-mêmes comment ils organisent leurs recherches sur le terrain, ce qui les réjouit et les préoccupe.

Jael Bartholet

Jael Bartholet

Julie Matthey

Julie Matthey

Jael, du forscht zu interkulturellen katholischen Gemeinschaften im Bistum Basel. Was interessiert dich daran?
Julie, tu étudies les communautés catholiques interculturelles dans le diocèse Lausanne-Genève-Fribourg. Qu’est-ce qui t’intéresse dans ce domaine ?

Jael: In der katholischen Kirche teilen sich Ortspfarreien und Migrationsgemeinschaften häufig die Räumlichkeiten einer Kirche. Trotz der oft separat durchgeführten Gottesdienste entstehen zwischen den Pfarreien und Migrationsgemeinschaften vielfältige Berührungspunkte im kirchlichen Alltag – etwa an gemeinsamen Gottesdiensten zu besonderen Anlässen, in administrativen Angelegenheiten oder beim freiwilligen Engagement. Diese Berührungspunkte stehen im Fokus meiner Forschung.

 

Julie: J’ai toujours été intéressée par les différentes cultures et les manières de vivre la religion. Étudier les communautés catholiques interculturelles me permet, par exemple, de comprendre comment ces traditions cohabitent et interagissent dans un espace commun. Je m’intéresse, comme Jael, à la cohabitation concrète et aux défis qui en découlent, mais aussi aux transformations que ces échanges apportent aux pratiques religieuses.

 

Comment faut-il se représenter la recherche sur le terrain dans le contexte ecclésial ?
Wie muss man sich Feldforschung im kirchlichen Kontext vorstellen?

Julie: Faire de la recherche sur le terrain dans un contexte ecclésial signifie rencontrer les gens dans leurs lieux de vie et de culte. Concrètement, cela signifie assister à des messes, participer à des événements communautaires. J’observe les interactions entre les personnes et j’échange avec elles, notamment le biais d’interviews. Cela me permet d’avoir un aperçu concret de leurs expériences, de leurs pratiques et de leurs perceptions, par exemple en ce qui concerne le partage des locaux.

Jael: Ja, genau. Es geht darum, Menschen in ihrem gewohnten Umfeld aufzusuchen und am Geschehen dort teilzunehmen. In Gesprächen erfährt man als Forschende dann von weiteren Gelegenheiten, an denen das kirchliche Leben stattfindet und die für die Feldforschung interessant sind. Ich denke etwa an den Religionsunterricht, Andachten oder Sitzungen in Gremien.

 

Qualitative Forschung ist eine methodische Herangehensweise, die darauf abzielt, tiefgreifende Einblicke in menschliches Verhalten, soziale Prozesse und kulturelle Phänomene zu gewinnen. Für die Doktorandinnen bedeutet das Präsenz im «Feld» – sei es als Beobachterin, als Teilnehmerin oder als Gesprächspartnerin.

Das ist kein leichtes Unterfangen. Wo soll man anfangen, was in den Blick nehmen und wo schliesslich aufhören?

Du sprichst von teilnehmender Beobachtung, wie geht das?
Tu parles d’observation participante, comment cela fonctionne-t-il ?

Jael: Die teilnehmende Beobachtung hilft mir, Erkenntnisse über das Geschehen zu gewinnen. Wie die Begrifflichkeit ‘teilnehmende Beobachtung’ bereits anzeigt, bin ich als  Forscherin während meiner Anwesenheit im Feld immer in einem Spannungsverhältnis zwischen Teilnahme und Beobachtung. Wieviel Teilnahme ist erforderlich, um wesentliche Erkenntnisse über das Geschehen zu gewinnen? Wie wenig Teilnahme ist möglich, damit ich dieses Geschehen so wenig wie möglich durch meine Anwesenheit beeinflusse? Als Forschende bin ich aufgefordert, die potenziellen Auswirkungen meiner  Anwesenheit im Geschehen zu reflektieren.

 

Julie: L’observation participante consiste à être présent dans les espaces que je cherche à étudier. Par exemple, cela peut signifier assister à des messes, participer à des activités communautaires ou simplement passer du temps avec les membres de la communauté. L’objectif est de mieux comprendre leurs pratiques religieuses, leurs interactions et les dynamiques de groupe en étant à la fois témoin et impliquée dans certaines situations. Cela inclut bien sûr les défis décrits par Jael.

 

 

J’imagine qu’il n’est pas toujours facile pour un scientifique d’avoir accès à un groupe religieux. Quelles sont les expériences que tu as faites jusqu’à présent ?
Ich stelle mir vor, dass es nicht immer einfach ist, als Wissenschaftlerin Zugang zu einer religiösen Gruppe zu bekommen. Welche Erfahrungen hast du bisher gemacht?

Julie: Ce contexte requiert une certaine sensibilité, car il implique de pénétrer dans des espaces chargés de significations personnelles et spirituelles. Il faut savoir écouter, respecter les dynamiques propres à chaque communauté et parfois adapter son approche pour tenir compte d’enjeux culturels et religieux spécifiques.

En effet, il n’est pas toujours facile d’obtenir des accès et cela dépend souvent de personnes clé pouvant ouvrir des portes. De plus, certains groupes sont parfois composés de personnes en situation irrégulière, cela peut engendrer une méfiance ou une appréhension vis-à-vis de personnes extérieures et rendre l’accès plus difficile. Il est donc nécessaire d’adopter une approche prudente et patiente ainsi qu’une aptitude à instaurer un climat de confiance.

 

 

Jael: Bis jetzt erlebe ich die Leute mir gegenüber als sehr offen, sowohl in den Migrationsgemeinschaften wie in den Ortspfarreien. Dies betrifft Seelsorgende, Priester, Sekretär:innen, weitere Funktionsträger:innen, freiwillig Engagierte und Gottesdienst-Besucher:innen. Für diese Offenheit bin ich sehr dankbar. Ich erachte sie nicht als selbstverständlich, unter anderem deshalb nicht, weil die Angestellten in der Regel viel um die Ohren haben und die Nicht-Angestellten häufig auf freiwilliger Basis sehr engagiert sind.

 

Gab es einen besonders schönen/schwierigen Moment im Feld?
Y a-t-il eu un moment particulièrement agréable/difficile sur le terrain ?

Jael: Gerade durch diese Offenheit erlebe ich immer wieder sehr schöne Momente. Etwa wenn mich Menschen an ihren persönlichen Erfahrungen oder an ihrem Gemeinschaftsleben teilhaben lassen.

Julie: J’ai été invitée à participer à un évènement rassemblant de nombreuses communautés linguistiques au cours duquel se déroulait un repas mélangeant les spécialités de chacun×e. C’était pour moi un moment particulièrement agréable car j’ai été très bien accueillie et tout le monde avait envie de partager ses expériences avec moi.

 

 

Peux-tu donner aux débutants un conseil sur ce à quoi il faut faire attention pour que la recherche sur le terrain soit un succès ?
Kannst du Anfänger:innen einen Tipp geben, was es zu beachten
gilt, damit Feldforschung gelingen kann?

Julie: Il peut être parfois décourageant lorsque l’accès au terrain est compliqué ou peu facilité. Mon conseil serait de persévérer et de ne pas trop attendre des réponses qui ne viennent pas. Il est important de rester proactif×ve et d’être prêt×e à saisir les opportunités, même si elles ne se présentent pas toujours de manière évidente. La patience est essentielle, mais l’initiative personnelle l’est tout autant pour avancer dans la recherche.

Jael:  Inwiefern mir meine Feldforschung ‘gelingt’, kann ich nicht beurteilen. Ich sage mir aber immer wieder: «Feldforschung braucht Geduld!» Nicht jeder Feldbesuch ist oder erscheint auf den ersten Blick ergiebig. Aber mit der Zeit sammelt sich doch einiges an Wissen an, im Sinne einer Vertrautheit mit dem Feld und den Menschen dort. Offenheit und Respekt gegenüber den Leuten, denen ich begegne, sind meiner Ansicht nach zwei weitere Aspekte, die in der Feldforschung wesentlich sind.

Vielen Dank für den Einblick in deine Forschungstätigkeit. Wir sind gespannt, welche Erkenntnisse du aus deinen Feldaufenthalten gewinnen wirst.
Merci beaucoup pour cet aperçu de tes activités de recherche. Nous sommes impatients de connaître les conclusions que tu tireras de tes séjours sur le terrain.
Das Interview führte die Projektleiterin, Dr. Eva Baumann-Neuhaus

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