La silhouette familière des clochers s‘estompe – partie 4
Partie 4 : le nombre des mariages célébrés à l’Église poursuit sa baisse
- Alors que le nombre de mariages civils reste relativement stable depuis les années 1960, celui des mariages célébrés à l’Église a, pour sa part, fortement diminué.
- Au cours de l’année 2015, en Suisse, 3 845 couples ont célébré leur mariage dans l’Église catholique et 3 870 couples dans l’Église évangélique réformée.
- En 2015, le taux de mariage catholique a été de 23% et le taux de mariage réformé de 30%.
Le nombre de mariages religieux poursuit sa baisse – le nombre de mariages civils reste relativement stable
Depuis les années 1960, le nombre de mariages civils se maintient autour de 42 000 par année. En 2015, 41 437 mariages ont été conclus, soit 454 (ou 1,1 %) de moins qu’en 2014 (41 891) et 1 643 (4 %) de moins qu’en 2013. En terme de « stabilité » des mariages civils, il faut noter toutefois que durant cette période, la population globale a augmenté de près de 50 %.
Durant l’année 2015, 3 845 couples ont célébré un mariage catholique en Suisse, soit 240 de moins (5,9 %) qu’en 2014 (4 085 mariages). En 2015, on décompte 3 780 mariages évangéliques réformés, soit 189 (4,8 %) de moins qu’en 2014 (3 969).
L’Office fédéral de la statistique (OFS) enregistre également l’appartenance religieuse des conjoints lors du décompte des mariages civils. Cela permet de déterminer le nombre de mariages civils suivis d’une célébration à l’Église. Ainsi, en 2015, une célébration religieuse a suivi le mariage civil pour 30 couples sur 100, dont l’un des conjoints au moins est réformé (voir tableau 1). Le taux de mariages religieux chez les catholiques était de 23. Le taux de mariages des réformés a été supérieur à celui des catholiques durant toute la période sous revue, de 2011 à 2015.
Les chiffres disponibles montrent que les deux grandes Églises ont perdu le rôle qui était le leur lors dans le domaine du mariage, un rôle autrefois incontesté. Dans un tel contexte, les collaborateurs et les collaboratrices engagés par l’Église pour la pastorale sont tenus d’accompagner les couples qui souhaitent se marier religieusement et de préparer la célébration de manière très individualisée. Si la célébration du mariage avait autrefois évidemment lieu à l’église ou au temple, il faut aujourd’hui fournir beaucoup plus d’explications et la préparation doit être très soignée. Le nombre de mariages religieux est certes aujourd’hui inférieur à celui d’autrefois, mais le choix d’un couple de se marier à l’église aujourd’hui s’est transformé de simple respect de la tradition en une décision à caractère religieux consenti. En particulier l’Église catholique est confrontée aujourd’hui à une tâche délicate, celle de surmonter le fossé qui s’est creusé depuis les années 1960 entre la doctrine ecclésiale et les réalités du couple et du mariage. Les discussions récentes, au plan mondial, sur la pastorale familiale et l’exhortation apostolique du pape François « Amoris Laetitia » de 2016 peuvent être considérées comme des tentatives voulues de créer enfin des ponts entre les couples souhaitant se marier et l’Église.
Pour information
Vous pouvez télécharger le feuillet d’information sur la statistique ecclésiale 2017 ici (parties 1 – 4).